Martine Maarek – Céramiste D’art
La passion de Martine Maarek est étroitement liée à l’histoire de son illustre lignée familiale. La dynastie des Chemla, famille de Tunisie reconnue pour son savoir-faire unique en matière de céramique d’art, a su, à force de persévérance, redonner vie à des secrets de fabrication longtemps disparus, et c’est aujourd’hui au tour de notre artiste de perpétuer cette tradition.
Si lors de sa carrière professionnelle Martine Maarek est devenue une éminente cardiologue, elle a toujours cultivé un amour pour la céramique et le dessin en général, et ce depuis sa plus tendre enfance. Cependant, c’est seulement depuis une quinzaine d’années qu’elle s’est décidée à vraiment approfondir sa démarche artistique. Avant qu’il ne soit trop tard, et malgré un agenda extrêmement chargé, elle a pu dédier du temps pour bénéficier de l’enseignement de son oncle André, lui-même héritier de ce savoir-faire exceptionnel.
Pour comprendre tout ce que notre artiste tente de transmettre en créant ses pièces uniques, je vous invite à lire l’histoire familiale, magnifiquement narrée par André lui-même. Vous vivrez, à travers ces lignes, la véritable passion artistique qui a su toucher successivement les différentes générations Chemla. Tout d’abord l’arrière-grand-père de Martine, Jacob, à l’origine de la renaissance de l’art de la céramique tunisienne, avec l’aide de ses fils Victor, Albert et Moïse, chacun ayant apporté sa pierre à l’édifice. André Chemla, fils de Victor, a su perpétuer cet héritage tout au long d’une vie entièrement vouée à cet art, décorant palais, villas de luxe et mosquées, en particulier dans les pays du Golfe, si friands de décors orientaux. Aujourd’hui, Martine, non sans fierté et riche des instructions de son oncle, contribue à son tour au rayonnement de la tradition de la céramique d’art d’inspiration orientale.
Martine reproduit les gestes enseignés en décorant des assiettes, des carreaux, des grands plats, des bols ou bien des coupes avec des motifs de styles tunisien et iznik. À partir de sa base, le plus souvent des biscuits de faïence blanche, elle exécute avec une extrême minutie des décors sous émail donnant vie à des pièces uniques, entièrement réalisées à la main et parées des plus beaux atours orientaux. Ainsi naissent des compositions florales, marines, des scènes animalières dont les couleurs se veulent également traditionnelles. Bleus, verts et jaune d’or évoquent la production de la période Qallaline, tandis que l’incomparable rouge tomate, qui connut un succès retentissant sous le règne de Soliman le Magnifique, révèle le style iznik.
Aujourd’hui, Martine n’a d’autre but que de rendre hommage à ses aïeux, reproduisant dans ses œuvres les motifs traditionnels qu’elle personnalise à sa façon et les signant d’un petit cœur, clin d’œil à son métier. Le lion attaché à sa fleur, motif naïf typiquement tunisien, côtoie roses, tulipes, œillets ou fleurs de lotus, tous sublimés par la richesse des couleurs. Patiente et passionnée, elle espère que ses pièces continueront, à l’image de celles de ses ancêtres, à traverser les siècles, chargées d’émotion et d’histoire.
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