Palmi Marzaroli – artiste peintre à l’encre
« L’art est un langage universel, sans limites »
Enfant rebelle et intéressé par ce qui sort du lot, Palmi Marzaroli a toujours aimé l’art sous toutes ses formes : la peinture, la musique mais également la philosophie. Alors, très jeune, il commence à tester les médiums et les techniques, le crayon, la peinture : tout est utile pour laisser libre cours à sa création.
Avec ses premiers tableaux, il voyage à travers l’Europe et le monde, posant un moment ses valises en Italie, à Venise, où il travaillera avec le centre culturel roumain durant cinq ans. Dès sa première exposition, en 1989, il prend gout à montrer ses créations et à partager ses questionnements internes avec les autres. Puis, un peu par hasard, il découvre l’encre, récupérée dans un ancien hôpital ; il en renverse sans faire attention sur du papier et c’est la révélation. Il commence à étudier seul les techniques et s’approprie pendant plusieurs années ce médium difficile à maitriser.
A l’écart des tendances et du formatage académique, l’artiste exprime à travers ses encres un message sur la duplicité de la vie : le conflit permanent entre la beauté du monde qui nous entoure et la difficulté de la condition humaine, le contraste entre la vie et la mort. Marzaroli ne peint pas l’esthétique artificielle mais la vie, les souffrances et les chemins parcourus tout en gardant le « Beau » dans son état d’origine. En effet, les traits de ses dessins sont souvent inspirés par les détails du monde qui nous entoure. Les traits naturels du bois, du marbre ou encore les marques laissées par les urines d’un chien sur le coin d’un mur donnent à l’artiste des champs de réflexion. Devant sa feuille, il applique l’encre de façon spontanée et expressive ; il part d’une réflexion puis laisse l’encre prendre la place naturellement sur le papier. Avec seulement un pinceau, la matière prend vie sur le papier, elle impose les esquisses de ce qui se transformera en paysage ou en portrait. Le peintre ne recule pas devant les difficultés ; au contraire, il en est transcendé et pousse sa recherche chaque fois davantage. Comme un chef d’orchestre, il compose entre les aléas de la matière et le message qu’il veut exprimer tout en faisant ressortir la beauté du support sur lequel il s’appuie. Le travail de la couleur et de l’ombre, l’introduction de la lumière et le message philosophique créent une symphonie pour les yeux.
Comme il est sensible à la condition humaine, à la solitude et à la maladie, ses portraits ont souvent une expression un peu dérangeante ; ils interpellent. On peut lire qui ils sont réellement, loin des artifices que la société impose. Arthur Schopenhauer disait que « L’homme qui a suffisamment de richesse intérieure préfère rester hors de la société, pour n’avoir rien à donner ni à supporter » : pourtant, les personnages de ses portraits poussent la réflexion du spectateur bien plus loin que ceux dont le visage est trop lisse et doux pour en chercher l’expression. Quant à ses paysages, ils nous font voyager bien au-delà de sa Suisse natale, vers un monde où le message est lié au détail.
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