Fernand Bertemes – artiste peintre

“Le but de l’art n’est pas de représenter l’apparence extérieure des choses, mais leur signification intérieure.” – Francis Bacon

Dès ses premières toiles, la peinture fut pour Fernand Bertemes un exutoire, un cri, une nécessité viscérale. À seize ans, en pleine errance entre mathématiques et arts, il choisit la couleur comme terrain d’expression. Autoportraits brutaux, paysages d’enfance et visages admirés – de Gandhi à Martin Luther King – s’enchaînent sur ses toiles avec une urgence presque fébrile. Son carnet de croquis ne le quitte jamais, témoin silencieux d’un regard affûté et d’un engagement sans faille.

Diplômé en Arts Plastiques à l’Université des Sciences Humaines de Strasbourg, il se heurte à l’enseignement académique où plane encore l’ombre de Matisse et de Picasso. Son premier véritable choc pictural vient d’Allemagne avec les Nouveaux Fauves. Là, il découvre une peinture viscérale, rapide, vibrante, qui fait écho à son propre appétit d’images. Dès lors, son travail évolue : la rage brute des débuts laisse place à une recherche plus complexe, une quête de tension entre abstraction et figuration.

La couleur est son premier langage. Il pose les teintes avant même de définir la forme, construisant la composition à travers un équilibre fragile entre harmonie et dysharmonie. Parfois, il « recycle » ses propres œuvres, superposant couches et souvenirs, créant des toiles imprégnées d’un passé qui transparaît sous les nouvelles lignes. Chaque tableau devient un champ de bataille entre précision et spontanéité, réalisme et mystère.

Son inspiration ? Elle est partout : les ports industriels, la sidérurgie, la nature morte, l’héritage amérindien qu’il étudie avec passion. Mais c’est dans la musique que son pinceau trouve son rythme : rock, jazz, classique… Il peint en dansant, en transe, laissant les pigments naturels se mêler au mouvement. Ce lien avec la musique est essentiel, structurant ses œuvres comme une partition où chaque coup de pinceau devient une note.

Peintre instinctif mais aussi technicien méticuleux, il jongle entre spontanéité et détail extrême. Il cherche la perfection dans ses portraits d’après modèle, capte l’essence des objets anciens avec une précision quasi-muséale. Son style est unique, inimitable, nourri par une fascination pour l’avant-garde tout en revendiquant un ancrage classique. « Je suis le plus avant-gardiste des classiques et le plus classique des avant-gardistes », affirme-t-il avec une ironie assumée.

Installé à Paris, il produit des milliers de toiles, chacune portant la trace de son énergie, de son regard curieux et de sa réflexion sur le monde. Peintre de l’émotion et de la couleur, il sait captiver son public, le surprendre, le faire sourire d’un clin d’œil pictural. Ses œuvres vibrent d’un foisonnement d’idées, d’une richesse de textures et d’une authenticité brute qui ne laisse jamais indifférent : un artiste à la croisée des chemins où le passé se fond dans l’instant et où chaque toile est un espace de liberté absolue.