Brigitte Gremillet – Artiste peintre, styliste et sculpteur

Brigitte Gremillet – Artiste peintre, styliste et sculpteur

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Elle a été styliste pour des marques de prêt à porter, sculpteur de mannequins de vitrines, directrice d’une école de mode à Casablanca. Elle vit et travaille à Montpreveyres près de Lausanne.

L’atelier regorge d’objets en cours d’élaboration.

Outre des sculptures en voie de finition, sur les étagères se côtoient une grande quantité de cailloux classés par espèces, sur des plateaux à œufs que lui fournit l’épicier du village mais aussi des formes en plâtre, un patient exercice de gravure qui, lui, vise à élaborer des parties « d’œuvres définitives » susceptibles d’être utilisées au moment de sculpter.

Elle aime travailler sur des séries, un vieux réflexe de styliste et il lui faut tout voir en même temps pour une meilleure synthèse car une exposition est pour elle comme l’écriture d’un film où, de scène en scène, un récit prend tout son sens.

Elle dessine, peint ou sculpte divers matériaux pour en faire une forme de langage sensoriel qu’elle adresse au spectateur.
Son enfance au Maroc dans une famille qui compte quatre générations d’horticulteurs l’a formée à l’observation de la nature. Elle peut se laisser inspirer par un morceau de bois tordu, par la contemplation d’un comportement animal ou encore par des pierres montrant des traces de vie. C’est de ce lien intime avec la nature qu’elle tire sa compréhension des matériaux.

La série de peintures qu’elle vient de commencer représente des fleurs, des fruits, la déco de son quotidien ou des oiseaux exotiques afin de fixer sur la toile, à la fois ce qui est fugace, ce qui est actuel et ce qui traverse le temps.
Il s’agit aussi d’un questionnement sur l’art contemporain. Voici ce qu’elle en dit :

« Notre époque, dans les faits, ne fait pas table rase du passé et il pourrait manquer, dans le futur, des œuvres qui témoignent sincèrement de cette abondance et du grand mélange culturel dans lequel nous vivons. Voilà pourquoi je tiens à des modes d’expression classiques comme la peinture ou la céramique même si, pour stimuler mon imagination, j’utilise parfois le recyclage.
Une oeuvre bien faite est conçue pour durer et pour être remise à la génération suivante. Le partage de ce qui est beau et bon nourrit positivement nos neurones. C’est ce qui nous rend heureux et c’est ce que j’aimerais transmettre.
C’est sur ces réflexions que cette série de tableaux a commencé et se poursuivra jusqu’à ce que je l’expose. »

Son art est authentique et riche en vibrations chromatiques. (Probablement la lumière du Sud est-elle entrée pour toujours dans sa palette.)
Il intrigue et cueille notre intérêt pour nous amener à regarder notre monde autrement. Son envie de composer ne s’arrête jamais et son atelier est un cabinet de curiosité au sein duquel on ressent la même fascination que dans un Musée d’histoire naturelle. Il y a un goût de savoir, le sentiment d’avoir besoin d’étudier et nos yeux sont si curieux qu’ils ne cessent de contempler…

Une imprévisible découverte, depuis près de quinze ans, lui a fait récolter un très grand nombre des pierres qui ont naturellement des formes d’animaux. En les classant, elle a trouvé de multiples doublons qui semblent attester d’une forme de fossilisation qu’elle pense ignorée de la science, d’où sa persévérance à creuser la question. Les centaines d’éléments tridimentionnellement cohérents qu’elle a maintenant à sa disposition l’encouragent à rédiger un écrit descriptif pour lequel il lui faudra encore beaucoup travailler. Pour conclure, voici ses mots :

« Je collectionne ces formes zoomorphes, en parallèle à mes autres activités mais cela a maintenant une influence sur ma vision de ce qu’a pu être l’évolution du vivant.
Ces « moulages naturels » ou ces « perminéralisations » (Silice infiltrée dans les moindres espaces, comme pour le bois fossilisé) semblent témoigner d’une diversité animale extrêmement ancienne.
Je vais les répertorier, les décrire et les comparer avec les animaux disparus ou contemporains. Ce qui est sûr c’est qu’il s’en suivra une évolution de ma création artistique vers la sculpture animalière, bien au-delà de la simple description de ce phénomène géologique et je travaille déjà à l’élaboration d’une série en céramique qui sera une introduction pour mon enquête. »

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