Michel Joulé – Peintre

Michel Joulé effectue ses études à Paris à l’École Estienne. Il devient professeur de communication visuelle à Roubaix. Tout au long de son parcours, il conserve une place dans son cœur pour le monde des arts plastiques. Un univers avec lequel il maintient un lien puissant en produisant ses propres créations. Il côtoie ainsi de nombreux artistes, notamment André Marfaing et Roman Cieslewicz. Il vagabonde de technique en technique avant de choisir une écriture dite abstraite.

Un geste spontané après l’autre, la toile se couvre d’une mélodie de mouvements qui s’effectuent directement au sol, à la manière de J.Pollock. Au travers d’une valse faite d’aventures, d’intuitions et d’instincts. La peinture à l’huile est travaillée, Michel Joulé étire ses pigments, il fusionne avec sa toile. Il dit d’ailleurs : « La peinture c’est un support, une matière et le bon moment. »

Il est question d’un instant, d’un besoin de s’exprimer et d’une envie de partager. Le peintre dévoile des paysages mentaux, des compositions chargées de vibrations chromatiques qui résonnent comme des messages. Chez lui pas de titre, ses tableaux sont chargés de signes, des partages devenant clairs grâce à une palette savamment élaborée. Le bleu, le jaune et le noir apparaissent comme des livreurs de ressentis, des ébauches d’émotions.

Nos yeux contemplent ces morceaux de lui et s’approchent pour admirer l’harmonie de son travail. Le regard pénètre les toiles pour que l’esprit entreprenne le parcours sous son propre prisme. Ainsi, une création peut nous raconter différentes histoires…

Le noir est souvent une absence de couleur pour le sens commun, devenant parfois insignifiant pour la plupart… Ce même noir est une couleur à part entière pour Michel Joulé qui nous fait mentir… Le noir représente pour lui la nostalgie de la lumière, l’aspect sombre étant aussi utile pour révéler la beauté d’une nuance. Il a d’ailleurs longuement étudié cette teinte profonde en réalisant une série en noir et blanc au sein de laquelle on découvre des formes lyriques qui semblent valser.

Le bleu apparait comme une autorité crue, prenant un maximum de place sur la toile par sa profondeur. Ce bleu intense réveille la toile, il envahit l’espace et fait écho à un blanc ! La lumière ne disparaît pas, elle se transforme devenant une énergie qui nous interpellent, sa forme est différente, sa diffusion plus pure ! L’espace et le ciel sont ainsi représentés et nous les reconnaissons inconsciemment.

Dans son désir de partager les fragments de lumière qui chatouillent notre rétine pour étudier notre manière de percevoir le monde, le peintre ajoute parfois du jaune. Un sujet dont la vibration chromatique est rayonnante. Lui qui symbolise le soleil et la terre vient ici faire office de figurant, permettant le soulignement des autres coloris. Il rayonne différemment à chaque tableau…

Cette quête d’un minimalisme de la couleur, une étape de son parcours qui a façonné sa manière de s’exprimer, lui permet de montrer par trois tubes de peinture, les éléments essentiels de ce monde…